La notion de site qualifiant implique désormais l’ensemble de l’institution et non plus seulement l’accompagnant de proximité. Le tuteur garde néanmoins une position centrale, en faisant les liens, les articulations entre les uns et les autres. Avec le stagiaire, et en concertation avec les équipes et les cadres de l’institution, il va définir les temps et les séquences. Fréquemment, particulièrement pour les stages longs, une première période sera dite d’observation avant d’engager ou de permettre responsabilités et/ou initiatives. Ces différents temps nécessitent des élaborations préalables et des points d’étapes ou d’évaluation.

Il est important de connaitre les motivations et les attentes du stagiaire, de voir si elles sont en adéquation avec les possibilités du site qualifiant. A-t-il déjà un projet pour son stage ? Il est important de préciser les dispositions réglementaires (générales mais parfois aussi spécifiques au lieu d’accueil : utilisation de matériaux, de véhicules, possibilité d’accompagner seul un usager, d’animer seul une activité…) Le stage peut permettre de s’initier ou d’approfondir des techniques mais aussi des connaissances. Dans une perspective de co-construction il est très important que les articulations se fassent entre le site qualifiant, l’organisme de formation et le stagiaire à travers des réunions d’information, des rencontres tripartites, des visites de stage, des temps et espaces d’analyse des pratiques professionnels, des ateliers décentralisés sur sites, etc.

Un stage est aussi l’occasion de rencontre avec des publics, des professionnels, des pratiques, des logiques organisationnelles… Il appartient au tuteur d’aider à ces découvertes, parfois de préparer le stagiaire à des situations inhabituelles ou nouvelles pour lui. Le stagiaire devra pouvoir mesurer les divers aspects du travail en équipe, les dimensions partenariales, les réseaux. Le tutorat devrait lui permettre de s’inscrire dans ce paysage institutionnel en respectant une déontologie professionnelle, en ayant une position éthique.

Ces objectifs doivent s’adapter aux  compétences déjà acquises du stagiaire comme à ses incomplétudes. L’accompagnement est donc un programme d’actions concertées. Le stagiaire doit avoir une place et des temps réservés. Ses progressions, ses mouvements, mais aussi ses inquiétudes, ses questions, sont les matériaux des rencontres régulières avec tous les acteurs de sa formation. L’accompagnement sera ici d’autant plus pertinent si des modalités ont été définies précisément et préalablement.

De l’accompagnement découleront les articulations possibles entre les pratiques et les théories, les savoirs faire et les savoirs être, préparant le travailleur social de demain à être un praticien réflexif..